edition (genetic)
Si la tâche de l’édition génétique, comme Walter Benjamin le disait de l’histoire matérialiste, consiste à « prendre possession de la mémoire, dans le cillement d’un éclair au moment du danger3 » – en l’occurrence une suite d’actes poétiques réalisés par Aimé Césaire et ses collaborateurs4 – alors il nous faut une édition qui puisse : 1) isoler ce que Jerome McGann5 appelle le code linguistique (les mots) et le code bibliographique (l’arrangement, la typographie, le support matériel, etc.) de façon à ne pas déstabiliser leur équilibre délicat6 ; 2) représenter de façon dynamique la trajectoire et l’interrelation entre les éléments des différents états du texte, afin de nous permettre de recréer le long processus génétique de l’archive. L’absence de coordination entre ces deux fonctionnalités a imposé jusqu’à aujourd’hui une séparation entre les outils d’analyse et la représentation des textes en ligne. Pour nous, l’avenir de l’édition génétique suppose la capacité de joindre l’analyse à la représentation. Les ressources technologiques n’ont pas encore permis de concrétiser toutes nos intentions, mais notre but est de faire reculer les limites actuelles.